Comment les guinéens chargent les batteries de leur téléphone ?
Il vous arrive souvent de passer des heures voir une journée entière à composer sans succès le numéro de téléphone d’un vos correspondants se trouvant en Guinée. S’il vous plait, ne vous décourager pas. Veillez essayer et ressayer plus tard car il aurait sans doute éteint son appareil pour le déposer dans une cabine de charge de batterie. Oui, ceux qui vivent en Guinée plus particulièrement à Conakry le comprennent facilement et ne se plaignent plus. Au contraire, ceux-là qui sont loin de la réalité peuvent s’énerver vite sans savoir que nous n’avons pas d’électricité pour que les batteries de nos téléphones soient pleines tous les jours.
A Conakry, le courant fournit par l’Electricité de Guinée (EDG) n’est plus dans le programme. Si le tour -c’est-à-dire les 6 heures sur 24 ou 48- est respecté, tant mieux ! Si ce n’est pas respecté, tant pis ! Qui est mort par ce qu’il a dormi dans l’obscurité? Personne!
Maintenant, la préoccupation de tous c’est d’être joignable. C’est pourquoi le matin au réveil, chacun contrôle les grains de la batterie de son téléphone. Si c’est vide, il fallait chercher 1.000 GNF mais présentement 1.500 GNF (en raison de la dernière augmentation du prix du carburant à la pompe) pour faire le plein de la batterie dans une cabine alimentée par un générateur de courant, un moteur. Cette crise générale d’électricité à donner naissance à des cabines spécialisées qui, parallèlement à leur activité traditionnelle et la vente des cartes de recharge, chargent aussi des batterie. Et puisque charger des batteries rapporte désormais plus les appels, celle-ci est devenue l’activité principale des télé centres.
Mr Kaba est gérant de cabine de charge de téléphone au carrefour de Manfanco dans la commune de Matam. Dans sa cabine dont la capacité est de 800 téléphones pour un petit moteur de faible capacité, on ne peut pas gérer des centaines de téléphones sans prendre des précautions contre le vol et bien d’autres problèmes. C’est pourquoi une fois que vous lui déposez votre batterie de secours ou votre téléphone, il vous donne un ticket numéro unique. Ensuite, il colle sur votre appareil une étiquette portant le même numéro pour éviter la confusion. Sur ce ticket qu’il remet au client, on peut lire : Sans ticket, pas de téléphone. Cette règle est inviolable. En expliquant ce qui est écrit sur le ticket qu’il vient de lui remettre à une femme illettrée, il dit : « ce qui est écrit ici signifie que si vous ne venez pas avec ce ticket pour retirer votre téléphone, je ne vous reconnaîtrai pas et je ne vous écouterai pas à plus forte raison vous donner un téléphone ».
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