Sebastião Salgado, le Jules Verne écolo expose à Paris
À presque 70 ans, il est une véritable star du photojournalisme. Le plus talentueux, oseront même certains critiques. Le photographe brésilien Sebastião Salgado, qui excelle habituellement dans l’art du portrait, expose à Paris. Cette fois-ci, le maitre incontesté du noir et blanc rend, avec l’expo “Genesis”, un hommage vibrant à la planète.
De l'Antarctique à l’Amazonie en passant par les déserts les plus reculés, ses quelque 245 clichés monochromes dévoilent une faune et une flore à l’état sauvage de mais aussi des tribus vivant encore à l’écart du monde. “Cette exposition met à l’honneur ces régions vastes et lointaines où, intacte et silencieuse, la nature règne encore dans toute sa majesté”, décrit la commissaire de l’exposition Leila Wanick Salgado, épouse du photographe.
32 pays en huit ans
Pour produire “Genesis”, le couple a parcouru ensemble 32 pays en huit ans. Les clichés époustouflants rapportés de leurs pérégrinations offrent parfois une esthétique proche de la gravure ou de la peinture pour un rendu quasi-biblique mais surtout grandiose.
Jamais alarmiste dans sa vision de la planète, Sebastião Salgado dresse avec cette exposition une mappemonde positive et encore pleine de ressources. Une vision qui lui vient de son expérience personnelle. Depuis les années 1990, il se bat aux côtés de Leila pour son projet de restauration de la forêt Atlantique au Brésil, terre de son enfance. En 1998, il parvient même à lui obtenir le statut de réserve naturelle.
Donner envie de reconstruire
Fort de ce succès inespéré, il commence à imaginer le projet “Genesis” qu’il débutera à partir de 2004. Son objectif : montrer ce plaisir qu’il a ressenti en observant la vie réinvestir son morceau de terre brésilien. “Genesis n’est qu’une petite contribution”, confiera-t-il plus tard, en toute modestie lors du vernissage parisien de l’exposition. “J’espère qu’elle poussera à l’action. Qu’elle poussera à protéger ce que ces photos représentent et qu’elle donnera envie de reconstruire ce que l’on a détruit.”
Après avoir fait déplacer les foules à Toronto, Rio, Londres et New York, “Genesis” devrait connaître le même succès à Paris, escale singulière pour ce Brésilien installé dans l’Hexagone depuis 1970, date à laquelle il avait fui la dictature de son pays natal. Prochaines étapes de l’exposition : São Paulo et Lausanne.
> “Genesis”, le livre est également disponible en six langues chez TASCHEN depuis le printemps 2013.
Anne-Diandra Louarn
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