Les étudiants Guinéens en Tunisie demandent d'auditer les ministres Damantag et Bailo Teliwel

En marge du forum social mondial, j'ai cherché à rencontrer les étudiants Guinéens en Tunisie. J'étais curieux de rencontrer mes compatriotes pour me réchauffer à la chaleur fraternelle et m'enquérir de leurs conditions d'étude et de séjour. Là-bas, la situation est révoltante. Ils demandent des audits au Ministère de l’enseignement technique et celui de l’enseignement supérieur.  

Trois jours durant, j'avais lancé un appel infructueux sur les réseaux sociaux pour entrer en contact avec la communauté Guinéenne. J'ai obtenu le numéro de téléphone du Président de la communauté des étudiants et stagiaires Guinéens vivant en Tunisie à travers un Camerounais que j'ai rencontré dans un restaurant. Leur Président s'appelle Mamadi Kaba. Il est étudiant en réseau informatique à Tunis. Le lendemain, dans l'urgence et sous la pluie, c'est lui qui a traversé la ville pour venir remettre notre drapeau à la délégation de la société civile lors de la marche d'ouverture du forum social mondial.

Quelques jours plus tard, on s'est retrouvé pour un entretien portant sur leur situation. Cela m'a permis de savoir qu'ils sont près de 800 étudiants et stagiaires laissés pour compte, par l'État, à l'instar de ceux des autres pays Maghrébins et d'ailleurs.

"Nous avons honte de déclarer à nos amis venant des pays voisins le montant de la bourse qu'on nous octroie".


Il y a des étudiants dont la situation est gérés par le Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Les stagiaires, les étudiants en BTS sont au compte du Ministère de l'enseignement technique et de la formation professionnelle. Quant aux autres, leur frais d'études sont à la charge de leurs parents. Tous ceux qui sont à la charge de l'État tirent le diable par la queue. Non seulement la bourse est insignifiante, elle peuvent retarder et s'accumuler pendant un ou deux ans. Personnellement, dit Mamadi Kaba, depuis deux ans j'attends, je n'ai encore rien perçu du Ministère de l'enseignement technique et de la formation professionnelle dont je relève. C'est le cas de tous ceux qui sont dans la même situation que moi. Ceux qui sont au compte du Ministère de l'enseignement supérieur et qui perçoivent leur bourse avec difficulté, cachent le montant à leurs amis. Nous avons honte de déclarer à nos amis venant des pays voisins le montant de la bourse qu'on nous octroie. Tous les étudiants étrangers en Tunisie sont de loin mieux traités que nous, avoue t-il.

"Nous attirons les attentions sur les arnaques dans l'attribution des bourses d'étude dans les différents Ministères".

Les parents qui cherchent ou négocient clandestinement des bourses d'étude auprès des cadres des Ministères d'enseignement doivent faire très attention. Kaba dénonce l’arnaque organisée par certains fonctionnaires des services boursiers. L’escroquerie consiste à vendre des fausses bourses au plus offrant. Plusieurs étudiants et leurs parents sont tombés dans leur piège. Chaque année, des étudiants y arrivent avec des faux papiers d’inscription. Quand ils se présentent dans les universités, ils réalisent qu’ils ont été biaisés. Ils sont donc obligés de se retourner en Guinée ou convaincre leurs parents à payer leurs études.  

“Nos revendications se résument à trois (3) points”

Ils demandent au gouvernement de s'intéresser urgemment à leur situation par la satisfaction totale des points suivants:

  1. Le paiement des arriérés de bourses
  2. Le paiement régulier et l’augmentation des bourses
  3. Les audits dans les Ministères concernés : nous voulons savoir où vont nos bourses et qui sont ceux qui fabriquent des faux dossiers pour escroquer les étudiants en les jetant dans le vide, la précarité totale après avoir appauvri leurs parents, conclue t-il.

Il est important pour le gouvernement de prendre conscience de la souffrance des étudiants Guinéens vivants à l’étranger. Les Ministres interpellés, Damantag Albert Camara et Diallo Bailo Teliwel, doivent situer les responsabilités au sein de leur département respectif. La situation est assez grave et donne une très mauvaise image de notre pays.
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